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Abstract
Avant le projet d'amenagement du bassin hydraulique de la Grande riviere par le Premier ministre du Quebec, au debut des annees 1970, les Cris de l'est de la Baie James formaient des groupes dissemines sur leur territoire (Salisbury, 1986: A Homeland for the Cree). Le processus de negociation qui a conduit a la signature de la Convention a eu un effet "coagulant" sur les Cris. Ils se sont alors definis une banniere commune et une identite politique propre a favoriser la defense de leurs interets dans la region. Avec le besoin de se demarquer, la nouvelle nation crie a opte pour la mise en valeur de criteres renvoyant a sa definition de la "culture crie".
On constate maintenant au niveau local que certains symboles, plus importants que d'autres, sont mis de l'avant par les Cris pour affirmer une particularite ethnique qui les distingue des Eurocanadiens. Nous allons voir comment l'ethnicite crie, telle que promue par le leadership politique, s'ajuste au concept de population autochtone tel qu'utilise par la Commission des droits de l'Homme des Nations Unies. Il y a en effet adequation entre l'ethnicite crie locale et les criteres en vigueur en droit international. En fait, les revendications autochtones s'effectuent a l'interieur du Droit des peuples a disposer d'eux-memes, ce qui laisse place a la difference en autant que l'integrite territoriale de l'Etat-nation ne soit pas remis en question. Cela confirme l'idee que le nationalisme cri utilise le lexique politique le plus efficace quant aux resultats obtenus, et qu'il est en outre susceptibie de s'adapter aux circonstances pour faire valoir ses droits.